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Les bénéfices de l'éducation musicale

et de la pratique en continue

Depuis la publication en 1968 du rapport de la Commission d’enquête sur l’enseignement des arts au Québec, mieux connu comme le Rapport Rioux, quelques avancées ont été constatés dans le domaine de l’éducation musicale et méritent d’être soulignées. Ainsi, s’est améliorée la formation des enseignants de musique par un programme de formation professionnelle de quatre années et la présence d’une maitrise qualifiante pour les enseignants en poste non formés.

Il faut aussi  noter un rapprochement avec la recherche et les sciences de l’éducation pour guider les interventions pédagogiques et les dynamismes d’associations professionnelles d’enseignement, telles la Fédération des associations de musiciens éducateurs du Québec (http://www.fameq.org) et l’Association canadienne des musiciens éducateurs (http://cmea.ca)  qui favorisent la formation continue des enseignants, l’ouverture sur l’enseignement d’une diversité de pratiques musicales (styles, instruments, pratiques numériques) et les évènements destinés aux élèves, qu’il s’agisse de festivals, de concours, de stages ou d’ateliers.

En revanche, depuis les années 1990, nous constatons une dégradation dans l’enseignement des arts au Québec, et particulièrement de l’art musical. Ainsi, de moins en moins d’écoles proposent un enseignent de la musique, le nombre de périodes d’enseignement diminue, les locaux d’enseignement et le matériel se font plus rares et le statut précaire des enseignants et enseignantes spécialistes en musique y contribue en partie. Les données précises sur une telle dégradation devraient être bientôt connues grâce à la vaste consultation lancée en septembre 2018 par la FAMEQ auprès des enseignants de musique de toutes les écoles primaires et secondaires du Québec.

Depuis la publication du rapport final de la Commission des États généraux de l’éducation en 1996 et à la suite de la mise en œuvre de ses recommandations, une autonomie accrue a été conférée aux écoles du Québec. Bien qu’une telle autonomie comporte des aspects très positifs, un effet pervers de ce changement est que la présence de l’enseignement de la musique, son enseignement en continu à tous les niveaux scolaires ainsi que la disponibilité des locaux à cette fin, reposent sur des décisions annuelles d’un ensemble d’acteurs locaux, qu’il s’agisse des directions d’école, conseils d’établissement, comités de participation des enseignants (CPE) et titulaires de classe. Cette organisation laisse peu de place aux enseignants et enseignantes en musique qui ont le statut de spécialistes travaillant souvent dans plusieurs écoles, pour défendre leur discipline auprès des différentes instances. En règle générale, ce sont les enseignants et enseignantes titulaires qui décident de ce qui figure dans la grille-matière de leur école ainsi que le temps imparti, et ce, sans la présence des spécialistes. On constate que les suggestions du nombre d’heures d’enseignement pour les arts telles que formulées par le ministère de l’Éducation ne sont pas respectées.

 

La disponibilité des locaux aux fins de l’enseignement de la musique est trop souvent inadéquate. Dans ce cas également, l’on constate que les normes relatives aux locaux spécialisés (laboratoire de musique et cabines de pratique individuelle) contenues dans le document de référence sur la Capacité d’accueil d’une école primaire-secondaire ne sont pas toujours respectées. Ainsi, plusieurs spécialistes n’ont pas de locaux attitrés et doivent se déplacer d’une salle à l’autre avec les instruments de musique, ce qui implique trop souvent l’obligation d’enseigner dans la cafétéria de l’école, endroit peu propice, qui ne possède pas l’équipement nécessaire ni l’acoustique inadéquate. En effet, tout comme l’enseignement des sciences commande des locaux adaptés, l’enseignement de la musique requiert des locaux offrant un minimum d’insonorisation et dotés d’un équipement adéquat. Le matériel pédagogique est par ailleurs désuet (ex. méthodes, partitions) et le nombre d’instruments à la disposition des élèves, dont le prix est par ailleurs élevé, est insuffisant. Les enseignants payent souvent de leurs propres argent l’équipement nécessaire à leur enseignement.

RECOMMANDATION 3

 

Tenant compte de l’état actuel de l’éducation musicale, il est recommandé de prendre les mesures spécifiques, concrètes et durables en faveur de l’éducation musicale, notamment :

 

a) de modifier le Régime pédagogique de l’éducation pré-scolaire, de l’enseignement primaire et de l’enseignement secondaire (R.L.R.Q., c. U-13.3, r. 8) en inscrivant des heures prescrites, et non seulement suggérées, pour l’éducation musicale et d’assurer que cette éducation se fasse en continuité dans l’ensemble des cycles du primaire et du secondaire ;

b) d’assurer le respect intégral des normes relatives aux locaux spécialisés en musique contenues dans le document de référence Capacité d’accueil d’une école primaire-secondaire

 

 

RECOMMANDATION 4

 

Tenant compte de l’état actuel de l’éducation musicale, il est recommandé de prendre les mesures spécifiques, concrètes et durables en faveur de l’éducation musicale, et notamment :

 

a) de voir à la nomination, dans chaque commission scolaire, de conseillers pédagogiques en musique ;

b) d’assurer la présence de spécialistes de la musique dans la conception de la grille-matière et la grille-horaire des écoles ;

b) de voir à la formation des directeurs et directrices d’écoles à l’objet musical de façon à les sensibiliser à l’importance de l’éducation musicale.

c) de prévoir d’importants investissements dans l’achat de matériel pédagogique et d’instruments musique de façon à assurer la mise en œuvre effective des nouvelles mesures en faveur de l’éducation et la pratique musicales.

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